Voici comment la modification des fibres canadiennes peut les rendre compétitives par rapport à d’autres pâtes commerciales

canadian fibre modificationLes pâtes commerciales canadiennes sont exposées à la concurrence que livrent la Scandinavie, la Russie, les États-Unis, l’Asie du Sud et l’Amérique du Sud dans les deux principaux marchés des papiers tissus : la Chine et les États-Unis. Pour conserver et accroître leur part du marché dans les applications actuelles et faciliter leur intégration dans de nouvelles applications et de nouveaux marchés, FPInnovations effectue des recherches afin de définir les caractéristiques uniques de ces pâtes de manière à leur procurer un avantage concurrentiel favorisant leur expansion sur les marchés des papiers tissus.

Changements au sein de l’industrie de la pâte commerciale

La pâte commerciale représente une part substantielle de l’industrie canadienne des pâtes et papiers et c’est un important produit d’exportation.

La demande sans cesse croissante de pâte commerciale se déplace de l’Amérique du Nord et de l’Europe à l’Asie et les applications pour ce produit changent, passant des papiers pour impression et écriture aux papiers tissus.

En raison de sa force supérieure, la pâte kraft de résineux blanchie du Nord (NBSK) du Canada est connue mondialement comme une pâte de renforcement dans les papiers pour impression et écriture. Toutefois, les exigences des papiers tissus ne se limitent pas à la force. Pour que la pâte se prête à la fabrication de ces papiers, il faut qu’elle possède des caractéristiques importantes, dont le bouffant, la douceur et le pouvoir absorbant, en plus de la force.

Tout comme la pâte kraft de feuillus blanchie du Nord (NBHK) composée de tremble, de bouleau et d’érable, elle fait face à une forte concurrence de la part de la pâte kraft d’eucalyptus blanchie (BEK) de l’Amérique du Sud, qui offre une douceur et un bouffant supérieurs.

Pour procurer un avantage concurrentiel aux fibres canadiennes, il a fallu explorer des modifications allant au-delà de la méthode conventionnelle que représente le raffinage à basse consistance.

Il faut maximiser le potentiel des pâtes canadiennes

La composition de la pâte représente de 60 à 70 % des coûts totaux pour les fabricants de papiers tissus. Dans bien des usines, les fibres doivent subir des modifications (habituellement un raffinage à basse consistance). Ce type de modification améliore la force en traction, mais cet avantage s’accompagne d’une diminution de l’indice d’égouttage et d’une perte au niveau des propriétés comme le bouffant, le pouvoir absorbant et la douceur.

Les pâtes commerciales canadiennes (qu’elles proviennent de résineux ou de feuillus) contiennent des fibres qui possèdent des morphologies uniques leur permettant de répondre aux exigences des papiers tissus. Il a cependant fallu leur apporter des modifications à la fois nouvelles et plus économiques pour améliorer la performance et/ou réduire le coût des produits en papier tissu de façon à maximiser l’utilisation potentielle de ces pâtes et leur procurer un net avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux.

Importantes découvertes

Les équipes de recherche sur les produits de consommation et les pâtes de FPInnovations voulaient trouver des façons économiques d’améliorer les propriétés des papiers sanitaires et des essuie-tout en ayant recours à d’autres technologies de raffinage. Les chercheurs voulaient aussi évaluer les conséquences d’intégrer de la pâte chimico-thermomécanique blanchie (BCTMP) ou d’en augmenter la teneur.

Pour ce faire, FPInnovations a mené des études pilotes pour évaluer l’aptitude de la pâte kraft de résineux (y compris différents types de NBSK et de pâte kraft de résineux blanchie du Sud (SBSK)) de se prêter à la fabrication de papiers tissus. Cet exercice a permis à l’équipe de chercheurs de définir les principales caractéristiques de la fibre qui contribuent à améliorer la performance de ces papiers.

Les études pilotes ont aussi servi à comparer les pâtes NBHK et BEK pour des applications dans le domaine des papiers tissus. Ces essais ont démontré que la pâte NBHK peut conférer aux papiers tissus de nombreuses propriétés similaires à celles qu’on obtient avec la pâte BEK.

Par ailleurs, les études ont permis aux chercheurs d’identifier un avantage unique de la pâte NBHK par rapport à la pâte BEK, soit une tendance au peluchage beaucoup plus faible, une importante préoccupation des consommateurs quand il s’agit de papiers sanitaires ultra-doux.

FPInnovations a aussi envisagé la possibilité de mélanger de la pâte NBHK avec de la pâte BEK dans certaines applications pour lesquelles une synergie entre de nombreuses propriétés des papiers tissus a été observée. Cette synergie pourrait mener à une utilisation accrue de la pâte NBHK tout en améliorant la performance de ces papiers.

Prochaines étapes

Nous poursuivons nos efforts pour déterminer comment les différentes technologies de raffinage peuvent aider à mettre au point des fibres de NBHK qui permettront de maximiser l’utilisation de cette pâte dans la fabrication des papiers tissus.

Nous tentons aussi de réduire la teneur en matières extractibles afin d’aider la pâte NBHK à répondre aux exigences d’opérations des nouvelles machines à papier tissu ultra-rapides.

Nous nous efforçons aussi de trouver des occasions d’intégrer la pâte NBHK et les pâtes à haut rendement (BCTMP et pâte thermomécanique (TMP)) ou d’en augmenter la teneur dans les papiers tissus. Une des options auxquelles nous travaillons consiste à mélanger les pâtes NBHK et BEK, de même que des fibres non ligneuses comme celles du bambou, une plante qui pousse en abondance en Chine.

Pour en savoir davantage sur ce projet, communiquer avec Theodore Radiotis, chercheur principal – Production de fibre, Fabrication intelligente, ou Daniel Ricard, gestionnaire du groupe Outils pilotes innovants.

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